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Posséder de bons coups techniques, c’est bien ! Mais, savoir les utiliser à bon escient, c’est mieux !

Le tennis de table étant un sport de duel, le but d’une tactique est de perturber l’adversaire, tout simplement !
C’est pourquoi, tu dois connaître le style de jeu, les points forts et les points faibles de ton adversaire. Ainsi, tu pourras adapter ton jeu en utilisant tes forces et en profitant de ses faiblesses.

Ce guide a pour objectif de passer en revue différentes tactiques pouvant être mises en place, au service, au cours des échanges, en fonction des styles de jeu et des types de revêtements utilisés. Ainsi, tu pourras connaître et exploiter plusieurs moyens pour mettre en place ton propre schéma tactique et pour contrer tes adversaires

SOMMAIRE


I. LA STRATEGIE ET LA TACTIQUE

  1. Différence entre la stratégie et la tactique

  2. La réflexion stratégique 

  3. La réflexion tactique 

II. LES DIFFERENTS CHOIX TACTIQUES

  1. Au service 

  2. En remises de services 

  3. En poussette 

  4. Dans la conduite des échanges 

III. LES TACTIQUES SELON LES SYLES DE JEU

  1. Le jeu d’attaque : topspin et frappe 

  2. Le jeu de contre-initiative : bloc et contre-topspin 

  3. Le jeu de défense : coupée ou haute 

  4. Les revêtements spéciaux : picots et anti-tops 

NB. Ce guide est inspiré du livre de l’entraîneur Larry Hodges « Tactiques de Tennis de Table pour Pongistes Penseurs »

I. LA STRATEGIE ET LA TACTIQUE

1. DIFFERENCE ENTRE STRATEGIE ET TACTIQUE

La stratégie est liée à la façon dont tu développes ton jeu, sur le long terme.
Alors que la tactique est liée à l’usage que tu fais de ton jeu, sur une seule rencontre. Par exemple :

  • un stratège possédant un bon topspin réfléchira aux types de services lui permettant d’exploiter son topspin et travaillera ses services à l’entraînement.
  • Alors qu’un tacticien réfléchira aux types de services à utiliser lors d’un match face à un adversaire bien précis.
  • En résumé, c’est la réflexion tactique qui t’amène à développer une réflexion stratégique.

    2. LA REFLEXION STRATEGIQUE

    La réflexion stratégique a pour but de développer les armes que tu vas ensuite utiliser sur le plan tactique.
    Attention ! Si tu ne possèdes pas les fondamentaux, tu pourras difficilement appliquer la moindre tactique. C’est comme si tu tentais d’enfoncer un clou avec un tournevis.

    Donc, stratégiquement, tu dois mettre en place et développer un style de jeu personnel en fonction de tes forces et tes faiblesses.

  1. Tout d’abord, tu dois posséder un ou plusieurs "coups forts" sur le(s)quel(s) tu peux t’appuyer. C’est autour de ce(s) coup(s) que doit se développer ton style de jeu.
  2. Ensuite, il te faut travailler tous les aspects de ton jeu, car tes coups forts ne seront d’aucune utilité si ton adversaire parvient à exploiter facilement tes faiblesses.
  3. Enfin, tu dois identifier les aspects de ton jeu qui posent des problèmes à tes adversaires et les exploiter au maximum, dans tes matchs.

3. LA REFLEXION TACTIQUE


3.1 QU’ EST-CE QUE LA REFLEXION TACTIQUE ?

Mener une réflexion tactique consiste à optimiser l’usage des meilleurs atouts de ton jeu et de profiter des points faibles de ton adversaire, pour gagner des matches.
En pratique, le but d’une tactique est de perturber ton adversaire. Tout simplement !

3.2. LE DEROULEMENT DE LA REFLEXION TACTIQUE
La réflexion tactique peut avoir lieu à 4 occasions : avant les matchs, entre les sets, entre les points et après les matchs. Et, surtout, lors des matchs d’entraînement.

3.2.1. Avant les matchs

Prends l’habitude d’observer le jeu de tes adversaires. Assistes à l’un de leurs matchs ou renseignes-toi auprès des joueurs les ayant déjà affrontés. Car, tu dois avoir une idée de ce que tu vas mettre en place avant d’aborder ta rencontre face à un adversaire. Tu auras ainsi un avantage sur lui.

En championnat, regardes et analyses le jeu des adversaires de tes coéquipiers et trouves des tactiques à utiliser lorsque tu joueras contre eux.
Notamment, sur les éléments suivants : leurs services, leurs remises et placements de balle ; leurs styles de jeu (points forts et points faibles) : les types d’échanges à privilégier ou à éviter ; etc.

3.2.2. Entre les sets

- Analyses ce qui s’est passé dans le précédent set, pour envisager quelques changements tactiques éventuels.
- Souviens-toi de ce qui a fonctionné (ou pas). Surtout sur les services et les remises. Car, ce sont les 2 aspects de ton jeu que tu peux le plus facilement contrôler.
- Réfléchis à deux ou trois services et un ou deux types de remises sur lesquels tu pourras t’appuyer. Ainsi qu’aux types d’échanges que tu souhaites engager.

3.2.3. Entre les points

C’est à ce moment-là que tu prépares le point suivant. Tu dois décider quel type de service tu vas exécuter : pour marquer le point ou surprendre ton adversaire ?
S’il peut y avoir une réflexion tactique durant un échange relativement long, elle doit être limitée à son minimum. Là, tu dois faire confiance à ton subconscient et à ton instinct.

3.2.4. Après les matchs

Il est important de dresser un bilan après chaque match. Notamment, pour déterminer ce qui a marché ou non et te servir de ce bilan lors de tes futurs matchs.

  • Qu’est-ce qui a bien fonctionné pour toi (ou pas) et surtout pourquoi ? Tes tactiques ont-elles bien fonctionné ? Quels services ont été les plus efficaces et ceux qui ont le plus gêné ton adversaire ? Tes retours étaient-ils agressifs et bien placés ? Tes coups forts étaient-ils performants et/ou doivent-ils être améliorés ? As-tu manqué de régularité ? Comment éviter que certaines erreurs se reproduisent ? Etc.
  • Souviens-toi de ce qui a fonctionné (ou pas). Car, cela ne doit pas se réduire à l’identité de tes adversaires. En effet, le même bilan peut aussi te servir à élaborer une tactique face à des joueurs ayant un même style de jeu.
  • Prends des notes sur un carnet ou un smartphone. Inscris des notes relatives à ton jeu et des remarques relatives à tes adversaires. Celles-ci doivent rester facilement accessibles pour que tu puisses y accéder régulièrement, jusqu’à ce qu’elles soient assimilées, au fil des mois et des années.
  • Tires des enseignements de tes défaites. Comprendre pourquoi tu as perdu face à un adversaire est le moyen le plus efficace d’apprendre et de progresser. Ce sont tes défaites qui te permettent de mieux cibler tes lacunes et d’y remédier.

3.3. AUTRES EXEMPLES DE REFLEXION TACTIQUE

D’autres tactiques peuvent s’appliquer au début, en cours de match ou en fin de match.

3.3.1. Mise en place d’une tactique en début du match

Si ton adversaire est inconnu, tu peux choisir d’appliquer 2 tactiques en début de match :

  1. Tester ton adversaire et ajuster ta tactique en fonction de ton ressenti ou en utilisant un panel de coups afin de jauger ton adversaire. Dans ce cas, tu prends le risque de concéder quelques points, le temps de mettre en place la meilleure tactique possible.
  2. Imposer ton style de jeu à ton adversaire et procéder à quelques ajustements tactiques par la suite. Ainsi, tu utilises tes meilleures armes dès les premiers points et tu forces ton adversaire à trouver une parade.

Dans chacune de ces 2 attitudes, il y a des enseignements à tirer. Et pour être à ton meilleur niveau, il te faudra savoir adopter les deux attitudes.

3.3.2. En cours de match, appliques ces 3 tactiques simples

  1. Cantonnes-toi aux tactiques qui favorisent la mise en place de ton jeu et de tes coups forts. Tu peux dresser la liste de ces tactiques (au service, en remise et en cours d’échanges) et essayer de les appliquer, lors de tes matchs.
  2. Annihiles les forces de ton adversaire. Par exemple, si son coup droit est performant, tu peux servir court sur son coup droit, puis prendre l’initiative sur son côté revers.
  3. Exploites au maximum les faiblesses de ton adversaire, afin d’éviter d’exposer tes propres faiblesses.

3.3.3. Prépares-toi toujours à conclure un match

Saches que tu peux gagner des « matchs très serrés » en te préparant à modifier quelques aspects de ton jeu à la fin de chaque match. Comme par exemple :

  1. réaliser un service très court ou très long te permettant de prendre l’initiative,
  2. effectuer une nouvelle variation de service ou modifier ta gestuelle sur un coup, - faire un faux top spin ou une poussette sans effet (camouflage),

Quel que soit ton choix, tu dois posséder quelques « bottes secrètes » et apprendre à les utiliser à bon escient, dans les derniers instants de tes rencontres.

3.3.4. Quand changer de tactique ?

Tu dois changer de tactique seulement si l'adversaire s'est adapté et a trouvé les solutions par rapport à ta tactique initiale. Ainsi, tu as le choix :

  1. Soit, tu adaptes ta tactique actuelle pour surprendre ton adversaire. Par exemple, tu varies davantage tes placements de balle ou la rotation que tu mets dans tes balles.
  2. Soit, tu changes complètement de tactique.

Attention ! Evites le principal piège de changer de tactique lorsqu’elle fonctionne ! Cette erreur est trop souvent commise, lorsque certains joueurs mènent « facilement ».

3.3.5. Faut-il prendre ou donner le service ?

En général, il n’est pas conseillé de servir en premier. Donc, si l’adversaire gagne le service en tirage au sort et s’il le garde, c’est parfait, car tu peux choisir le coté de la table. Si c’est toi qui gagne le service, donnes-le lui ! pourquoi ?

  1. Le début de match est le moment où tu es susceptible de faire le plus de fautes. Notamment, lorsque tu essaie de prendre l’initiative sur ton service, en tout début de match. Donc, il vaut mieux effectuer ton premier service après avoir effectué quelques échanges.
  2. Si le match est serré, en cas de belle, tu auras l’avantage de servir à la fin du dernier set. Ainsi, tu pourras utiliser une de tes « bottes secrètes » pour conclure le match à ton avantage.

3.3.6. Quand prendre son temps mort ?

Dans un match, à n’importe quel moment, tu as le droit de prendre un temps mort. Mais, quels sont les moments les plus favorables ? En voici quelques uns :

  1. Pour te re-concentrer avant un point très important ou te calmer si tu stressé.
  2. Pour réfléchir ou discuter d’une tactique à mettre en place avant un point important. Notamment, quand tu as l’opportunité d’exécuter un ou deux services.
  3. Lorsque « tu es décroché » dans un set décisif, avant que la situation ne s’aggrave. Et, pour casser la dynamique d’un adversaire en réussite.

II. LES DIFFERENTS CHOIX TACTIQUES

1. LES TACTIQUES AU SERVICE

Stratégiquement, tu dois posséder au moins 4 types de services que tu puisses placer à n'importe quel endroit sur la table : un service du revers ; un service du coup droit ; un service à effet latéral et un service rapide. Ce sont tes premières armes tactiques.

1.1. QUELS TYPES DE SERVICES EXECUTER ?

Lors d'un match, tu dois choisir le type de service à exécuter, en fonction de 3 critères :

  1. D’abord, des points forts et faibles de ton adversaire. Par exemple, tu peux servir à l’endroit où ton adversaire est le plus vulnérable et éviter ainsi qu'il ne se serve de ses atouts. Tu peux aussi opter pour un service sur son coup fort pour ensuite le contrer du côté de la table où il est le moins à l’aise. De même, un service court empêchera ton adversaire de prendre l’initiative et tu pourras mettre en place ton propre jeu après avoir servi. Et, de temps en temps, tu peux exécuter un service en profondeur, pour surprendre ton adversaire.

  2. Ensuite, du type de retour que tu souhaites obtenir de ton adversaire : une balle coupée ou liftée ; une balle courte, longue ou haute, etc.

  3. Enfin, du type de coup que tu comptes réaliser sur le retour de ton service. Par exemple, si tu as décidé de prendre l’initiative en coup droit, un service latéral sur le coup droit de ton adversaire te reviendra généralement dans le coup droit.

1.2. EXEMPLES DE SERVICES ET DE RETOURS

Voici quelques conseils d’exécution de services et leurs conséquences attendues :

  • Si tu exécutes un « service coupé », le retour sera généralement coupé. Alors qu’un « service lifté » revient le plus souvent avec un peu d'effet lifté. Mais n'hésites pas à varier les effets et ainsi provoquer la faute chez ton adversaire.

  • Si tu exécutes un « service coupé latéral du Coup Droit » sur le revers de ton adversaire, la balle te reviendra normalement sur ton revers. Sauf, si l’adversaire compense l’effet, mais cela est plus périlleux pour lui que de jouer en diagonale revers.

  • Si tu exécutes un « service coupé latéral du Revers », sur le coup droit de ton adversaire, celui-ci remettra ton service sur ton coup droit (s’il n’ajuste pas son geste). Mais, s’il dirige sa remise sur ton revers, ce geste est plus périlleux pour lui.

  • En règle générale, il est plus facile de remettre un service latéral dirigé sur toi qu'un service latéral visant à te déporter. Pour cette raison, les pongistes dirigent leurs services latéraux, le plus souvent, du coup droit vers le revers adverse et ceux du revers vers le coup droit de leur adversaire (en variant de temps en temps).

  • Si tu pratiques le pivot en coup droit, exécutes un service latéral du coup droit pour que le retour se fasse sur ton revers et que tu prennes l'initiative en coup droit. Si ton adversaire éprouve des difficultés à démarrer sur les balles coupées, fais un service surprise long et coupé. Mais fais attention, aux prises d’initiatives en topspin. Utilises tes services rapides de façon créative. Ils servent à surprendre l’adversaire, c’est pourquoi, il ne faut pas en abuser. Trois placements de balle sont envisageables : plein coup droit, plein revers ou milieu de table (coude de l’adversaire).

  • Observes bien ton adversaire et choisis de placer tes service par rapport à la façon dont il a retourné les précédents et à sa position d’attente.

  • Les remises de services se font généralement en diagonale. Mais, si tu sers sur le plein revers adverse, attends-toi quand même, à un retour dans ton plein coup droit. Dans tous les cas, appliques-toi à bien servir, si tu veux que la balle te revienne là où tu le souhaites. Et, sois très attentif à ta gestuelle, si tu veux surprendre l’adversaire.

1.3. SERVIR PUIS ATTAQUER

Il n'est pas possible de remporter tous les points en se contentant de servir.
C’est pourquoi, tu dois apprendre à servir puis attaquer. Même les défenseurs utilisent très souvent cette méthode.

  • Si tu es performant en topspin sur balle coupée, privilégies le service coupé et sois prêt à démarrer, si la remise en poussette est longue (le cas le plus fréquent).

  • Si le topspin n'est pas ton point fort, évites le service coupé. Essaies plutôt un autre service (sans effet ou lifté) pour faire lever la balle et attaquer. Mais, d'un point de vue stratégique, il te faudra combler cette lacune à l’entraînement.

  • Pour mettre en difficulté tes adversaires et faire lever la balle, il te faut développer des services latéraux et sautés (services marteau par exemple). Ainsi, tu auras plus d’occasion d'améliorer la qualité de ton smash du coup droit et ton jeu de jambes.

2. LES TACTIQUES EN REMISE DE SERVICE

2.1. COMMENT EFFECTUER UNE REMISE DE SERVICE ?

Le retour de service n'est qu'une question de contrôle. Mais, seuls les meilleurs joueurs prennent l'initiative sur un service adverse de qualité.
C’est pourquoi, même les joueurs confirmés remettent régulièrement le service adverse en poussette, longue ou courte. D’ailleurs, une poussette bien placée est bien plus efficace qu'une attaque inappropriée.

La remise de service est l'un des aspects les plus compliqués du tennis de table, car les variables sont nombreuses. Pourtant, il suffit de maîtriser quelques concepts de base pour développer un solide jeu en remises de service.
Avant de remettre un service, tu dois te poser 3 questions : Quel type de service est- ce ? Comment dois-je le remettre ? Où dois-je le remettre ?

2.2. QUEL TYPE DE SERVICE EST-CE ?

Lire un service consiste à savoir, le plus rapidement possible, si le service adverse est un service rapide, à effet ou les deux ?
Si c'est un service à effet, tu peux identifier cet effet en observant la direction de la raquette adverse au moment du contact avec la balle (ne tiens pas compte des différents mouvements de raquette avant et après cet instant).

  1. Si la raquette s'est dirigée vers le bas, l'effet est coupé.
  2. Si la raquette s'est dirigée vers le haut, l'effet est lifté.
  3. Si le mouvement de raquette est latéral, alors c'est un service à effet latéral.
  4. Si la raquette adverse s'est dirigée vers un côté et vers le haut, l'effet est latéral lifté.
  5. Enfin, si le mouvement est latéral et vers le bas, c’est un service à effet latéral coupé. Étant donné qu'il y a deux types de rotations latérales (vers la gauche ou vers la droite), cela double le nombre d'effets possibles.

2.3. COMMENT DOIS-JE REMETTRE CE SERVICE ?

C'est là qu'il te faut faire les bons choix, en fonction du type d’effets reçu :

  • Sur un service rapide : d’abord, places-toi bien pour retourner en coup droit ou en revers. Ensuite, selon ton style de jeu, tu peux exécuter une remise en bloc, en frappe ou en topspin. Ou encore, en défense, si tu recules suffisamment.

  • Sur un service avec effet coupé : « sur un service court », tu remets en poussette coupée ; « sur service long », tu défends ou tu prends l’initiative en topspin.

  • Sur un service latéral coupé : en poussette, diriges ta remise vers le centre de la table pour maintenir la balle en jeu. Si la balle t'échappe, c'est que le service était latéral lité et que tu n'aurais pas dû opter pour ce type de remise.

  • Sur un service latéral sauté ou lifté : tu peux prendre l'initiative en topspin, plus ou,moins agressif. C'est à toi de trouver le bon équilibre.

  • Sur un service sans effet : s’agissant d’une « balle morte », tu peux attaquer ou pousser coupé en accompagnant la balle un peu plus que d’habitude.

En général, pour compenser un effet latéral adverse : il te faut viser le coté du point de départ de la raquette adverse. Exemple : face à un service latéral du revers, vises donc le revers adverse ; face à un service latéral du coup droit, vises son coup droit.

2.4. OU DOIS-JE REMETTRE LE SERVICE ?

Tu pourrais, tout simplement, jouer sur le point faible de ton adversaire (1). Néanmoins, il est souvent préférable, d’abord, de jouer sur le côté le plus fort de ton adversaire pour, ensuite, jouer sur son coté le plus vulnérable (2).

  • (1) Si tu joues sur le point faible de ton adversaire, le revers, par exemple, celui-ci n'a pas besoin de se déplacer. Mais, il peut, quand il le souhaite, décider de pivoter et de recourir à son coup fort, à savoir le coup droit.

  • (2) Si tu joues de suite sur son coup droit, ton adversaire devra se déplacer pour jouer son coup droit, ouvrant ainsi sa demi-table revers vers laquelle tu vas ensuite le forcer à revenir (en bloc) et à utiliser son revers moins performant.

  • Concentres-toi sur les remises de service qui empêchent ton adversaire de prendre l’initiative et qui le gênent le plus. Ou, mieux, celles qui favorisent ton style de jeu.
  • Sois actif sur les services longs, en prenant l’initiative, en bloc actif ou en topspin.
  • Varies tes placements de balles en retour de services courts.

3. LES TACTIQUES EN POUSSETTE

3.1. QUAND ET COMMENT POUSSER ?

Certains joueurs utilisent un style de jeu basé sur la poussette, en attendant la faute de l’adversaire et n’attaquant que de temps en temps. Pour les contrer, ne rentres pas complètement dans leur jeu (poussette sur poussette). Mais, sois patient et profites d’une bonne balle pour démarrer.

En général, le « coup de poussette » est utilisé en retour de service et lorsqu’il est difficile de prendre l’initiative. Mais, pour que chaque poussette soit efficace, il faut avoir une intention avant de toucher la balle et réfléchir à l’endroit ou tu vas placer la balle.
Car, pour réaliser une poussette, tu as le choix entre 3 options pour provoquer la faute ou une mauvaise remise de la part de ton adversaire :

  1. Imprimer beaucoup d’effet et/ou varier les types effets.
  2. Prendre la balle au rebond et jouer dans les angles, en multipliant les changements de direction en dernière minute et en variant le rythme des échanges.
  3. Raccourcir le jeu pour empêcher ton adversaire de prendre l’initiative efficacement.

3.2. COMMENT OPTIMISER TA POUSSETTE ?

Afin d’optimiser tes poussettes, fais en sorte que chacune d’elles respecte plusieurs paramètres très importants :

  1. Travaillée et variée : une poussette peut être coupée, latérale ou sans effet. Essaies donc d’alterner régulièrement les effets de chaque poussette. Mais, une poussette très travaillée est généralement plus efficace qu'une poussette avec peu d'effet.
  2. Basse : il est primordial que le rebond de ta poussette soit le plus bas possible afin d'éviter que ton adversaire ne réalise un coup terminal en flip ou en frappe. Bien que certains joueurs maîtrisent mal les balles hautes ou liftées !
  3. Profonde : une balle longue (en bout de table adverse) est plus difficile à attaquer qu’une balle placée en milieu de table. Elle te permet aussi de ralentir le rythme.
  4. Dirigée vers les angles : ce type de poussette gêne la prise d'initiative de ton adversaire (s'il veut démarrer en coup droit et que tu joues sur son revers). Mais, tu peux aussi viser le coude de ton adversaire pour le gêner.
  5. Surprenante : par exemple, en feignant une poussette en ligne pour, finalement, la jouer en diagonale.

4. LES TACTIQUES DANS LA CONDUITE DES ECHANGES

Une fois l'échange engagé, la régularité est la clé, quelque soit le niveau.

  • Efforces-toi de jouer tes coups avec le plus de régularité possible.
  • Utilises ton coup fort sur les points faibles de ton adversaire. Aux services, en remises ou encore sur les autres coups que tu maîtrises en cours d'échange. Mais, il faut que ton coup fort gêne vraiment ton adversaire. Ton coup fort peut être un top spin, une frappe revers ou coup droit, un bloc. Ou, tout simplement, ta capacité à ne pas faire de faute.
  • Si tu as un bon coup droit, sois agressif en visant le revers ou le coude adverse. Et essaies de couvrir la majorité de la table avec ton coup droit.
  • Si tu as un bon bloc ou une bonne poussette, diriges tes coups là où ton adversaire éprouve le plus de difficultés à prendre l’initiative.
  • Si tu as un bon revers, tu peux enfermer ton adversaire dans son revers et l'empêcher de t'agresser dans ton coup droit.
  • En règle générale, il est recommandé de jouer dans les grandes diagonales ou sur le coude adverse.
  • Assures-toi toujours de la profondeur à tes balles.
  • Réfléchis bien (surtout au service) puis, fais le vide dans ta tête et joues en te concentrant sur chaque point.
  • Entre les points : prends ton temps et ne te précipites pas ! Par contre, si ton adversaire est en train de perdre pied (mentalement ou physiquement), n'hésites pas à écourter le temps entre les échanges. Ne lui laisses pas le temps de revenir dans le match !

III. LES TACTIQUES SELON LES SYLES DE JEU

Les 3 principaux styles de jeu sont l'attaque, la contre-initiative et la défense. Mais, chaque type de jeu possède ses avantages et ses inconvénients.
C’est pourquoi, pour gagner plus de matchs, tu dois bien connaître ton style de jeu, mais aussi celui de tes adversaires. Et, notamment, les points forts et les points faibles de chaque style de jeu. Ainsi, tu trouveras ci-dessous, quelques tactiques qui te permettront d’une part, d’optimiser ton propre style de jeu et, d’autre part, de contrer celui de tes adversaires.

1. LE JEU D’ATTAQUE (TOPSPIN OU FRAPPE)

Les attaquants dominent le jeu aux niveaux intermédiaires et confirmés. Le jeu d'attaque est un jeu rapide qui consiste à prendre un maximum de risques dans le but de prendre son adversaire de vitesse.
Le jeu d’attaque impose de jouer près de la table afin de prendre les balles le plus tôt possible quand la balle est molle ou avec une légère rotation. Et aussi, de prendre la balle en phase descendante lorsqu’elle est coupée, pour topspiner. Les points forts des attaquants sont : la frappe, le flip, le top et le contre-top.

1.1. LES TACTIQUES DE L’ATTAQUANT

Si tu es attaquant, pour gagner plus de matchs, tu dois appliquer les tactiques suivantes :

  • Joues à un rythme élevé pour faire pression sur ton adversaire. Ta tenue de balle doit être en accélération constante. La vitesse et les effets sont tes armes principales pour marquer des points.
  • Essaies d’abréger les échanges en plaçant ton coup fort le plus tôt et le plus souvent possible.
  • Ton objectif principal est de pilonner ton adversaire, jusqu’à ce qu’il cède.
  • Tes services doivent être le plus souvent «courts et coupés» pour éviter la prise d'initiative adverse. Ils peuvent aussi être «rapides ou bombes» avec plus ou moins de rotations, pour recevoir des balles molles ou liftées et ensuite prendre l’initiative.
  • Changes de rythme et varies tes tops pour préparer et placer ton attaque.
  • Utilises le plus souvent possible : le topspin, la frappe et le bloc. Ton topspin du coup droit et du revers te sert à préparer ton attaque pour marquer le point. Tes blocs doivent être actifs ou contrôlés avec des effets variés.

Alors, si tu veux être un bon attaquant :

  1. Génères tes propres points grâce à tes topspins et tes attaques (CD et RV).
  2. Ne comptes pas sur les erreurs de tes adversaires.
  3. Ne doutes jamais dès qu’une opportunité se présente. Aies confiance en toi et saisis
  4. chaque occasion pour attaquer.

1.2. LES TACTIQUES CONTRE UN ATTAQUANT

Pour battre un attaquant, il faut l’empêcher d’utiliser son point fort (l’attaque et le topspin), en le perturbant et en profitant de ses faiblesses (souvent son revers). Voici donc quelques tactiques utiles pour battre un attaquant.

  1. Parce qu’il cherche à attaquer en premier, tu peux prendre l’initiative avant lui. Tu l’obliges ainsi à utiliser le bloc ou le contre-topspin, deux coups qu’il maitrise un peu moins. L’idéal, c’est de le forcer à reculer pour défendre, car les attaquants ne sont pas bons dans ce domaine. Ainsi, en cours d’échange, n’hésites pas prendre desinitiatives, que ce soit en bloc, en contre-top ou en frappe !
  2. Au service et en remises : exécutes des services et remises « courts et coupés » et le plus bas possible, pour empêcher ton adversaire de prendre l’initiative. Si, malgré tout, il y parvient, son Top ou son Flip manquera certainement de consistance.
  3. Conserves de la profondeur dans tes blocs ou tes poussettes coupées. En effet, en bout de table, les coups d’attaque, les tops ou contre-tops de l’adversaire sont beaucoup moins efficaces que ceux joués depuis sa demi-table.
  4. Si le point fort de ton adversaire est son coup droit, enfermes-le sur son revers par des poussettes profondes en diagonale. Tu l’empêcheras de prendre l’initiative dans de bonnes conditions. Mais n’hésites pas, de temps en temps, à jouer en profondeur sur son coup droit, pour le tenter à topspiner et ensuite le contrer dans son revers.
  5. Si l’adversaire pivote souvent dans sa demi-table revers pour prendre l’initiative en topspin, prépares-toi à le contrer en bloc sur son coup droit.
  6. Dans tous les cas, varies en permanence tes coups en blocs actifs et passifs, en poussette et en défense coupée ou liftée. Notamment pour éviter que ton adversaire ne se règle. Et aussi, pour qu’il commette des erreurs d’appréciation sur tes retours.
  7. Obliges ton adversaire à se déplacer latéralement et d’avant en arrière, pour qu’il prenne ses initiatives « dans de mauvaises conditions de placement ».

En conclusion, en exploitant ces quelques tactiques, tu dois parvenir à provoquer des fautes chez ton adversaire attaquant et te créer des situations de jeu à ton avantage.

En outre, si cela peut te rassurer, tu dois savoir que :

  1. Les attaquants commettent souvent de nombreuses erreurs par match, en raison de leur nature très offensive. Et, parce qu’ils ne sont pas très patients, car ils veulent - marquer leurs points rapidement.
  2. Ils peuvent perdre contre des joueurs moins forts, si leurs attaques ne réussissent pas.

2. LE JEU DE CONTRE INITIATIVE

Le jeu de contre-initiative consiste à laisser l'initiative du jeu à l'adversaire afin de le contrer. Ses coups forts sont : le bloc, la poussette et contre-top. Ce système de jeu impose de jouer près de la table afin de prendre les balles le plus tôt possible.

2.1. LES TACTIQUES DU JEU DE CONTRE-INITIATIVE

Si tu pratiques un « jeu de contre », tu dois appliquer les principales tactiques suivantes : -

  1. Gardes la balle en jeu et prolonges l'échange pour provoquer lafaute adverse. Notamment,des attaquants qui ne sont pas patients.
  2. Utilises la vitesse et la rotation des balles entrantes pour les renvoyer contre tes adversaires.
  3. Au service : exécutes des services "rapides ou bombes" pour laisser l'adversaire prendre l’initiative ou des services avec effet latéraux et liftés pour contrôler un démarrage en top-rotation.
  4. En remise de service : sur service court : exécutes un Flip pour lancer le jeu ou une poussette en longueur ; sur service long : exécutes un topspin ou une poussette en longueur pour donner l’initiative à l’adversaire.
  5. Fixes le joueur adverse dans sonpoint faible et écartes-le de son point fort.
  6. Appliques-toi à placer la balle dans des endroits difficiles pour l’adversaire (les - angles et le coude adverse).
  7. Changes der ythme pour provoquer les déplacements adverses en profondeur.
  8. Varies tes blocs en utilisant les blocs coupés et latéraux pour pousser à la faute.
  9. Transformes la défense adverse en attaque grâce à des blocages très actifs.
  10. Déplaces ton adversaire autour de la table (à droite, à gauche et au milieu) jusqu’à cequ'il commette une erreur.
  11. N’oublies pas d’attaquer souvent (sur balles hautes et en topspins) pour marquer tes propres points ; pour que ton adversaire te craignes et aussi, l’obliger à faire des fautes.

En conclusion, saches qu’en général, les bons joueurs de contre-initiative sont le «pire cauchemar» de tout joueur offensif. En effet :

  • Ils font peu de fautes directes ; ils ont de bons réflexes et leurs coups sont assez précis.
  • Ils possèdent un mental fort pour gérer des échanges longs et de bonnes connaissances tactiques. Car, leur objectif consiste à ramener la balle sur la table une fois de plus que leur adversaire.
  • Ils démoralisent l'adversaire en utilisant ses attaques contre lui.

2.2. LES TACTIQUES FACE A UN JOUEUR DE CONTRE-INITIATIVE

Pour battre un joueur de contre-initiative, tu dois d’abord connaître ses faiblesses. En, général, les joueurs de contre-initiative :

  • Génèrent peu de points par eux-mêmes.Car,ils ont besoin que leurs adversaires les attaquent pour contrer,
  • Sont des joueurs plutôt passifs, qui ne prennent généralement pas l’initiative,
  • N’ont pas des attaques trop puissantes,
  • Ont souvent un mauvais jeu de jambes et bloquent en restant sur place.

Mais, fait attention ! Car, les raquettes utilisées par ces joueurs sont souvent des « raquettes combi » composées de revêtements backside (en coup droit) et d’anti-tops et de picots longs (en revers) qui permettent des blocs très gênants pour l’adversaire.

L’objectif de tout bloqueur est de provoquer la faute de l’adversaire. En général, il bloque avec son revers qui couvre souvent toute la table. Mais tu dois savoir qu’il existe 3 grands types de bloqueurs :


1. Les bloqueurs réguliers. Ils ont pour principal objectif de faire durer l’échange jusqu’à provoquer la faute de leur adversaire. Ils sont généralement passifs. Donc, contre eux, tu peux ralentir tes coups sans trop de crainte et attendre la bonne balle pour effectuer un coup gagnant dans les angles ou en milieu de table.

2. Les bloqueurs « casseurs de rythme ». Leur objectif est de changer le rythme des échanges en alternant des blocs agressifs et des blocs amortis. Ils varient la profondeur et la direction des balles. Ces bloqueurs jouent très souvent avec un picot long (en revers) pour effectuer des « blocs latéraux » visant à déporter l’adversaire, de gauche à droite. Mais ce genre de bloqueur est plus enclin à faire des fautes que les autres bloqueurs. Donc, face à cet adversaire, il te faut être patient et très régulier en attendant la bonne balle pour attaquer ou que le bloqueur fasse la faute.

3. Les bloqueurs agressifs. Ils privilégient les blocs très durs et rapides pour éloigner leur adversaire de la table et en profiter pour attaquer et conclure le point. Face à ce type de bloqueur, il te faut aussi être agressif en variant la profondeur et les effets de tes balles pour qu’il commette des fautes.

Voici quelques autres tactiques à privilégier face à un joueur de contre-initiative :

  1. Tu dois, d’abord, déterminer rapidement à quel type de bloqueur tu as à faire  Régulier, casseur de rythme ou agressif ?

  2. De quel coté de la table est-il le plus vulnérable, au milieu de la table ou dans les angles ? Quel est son point faible, son coup droit, son attaque ?

  3. Quel est son point fort, son revers ou son coup droit ? as-t’il un revêtement spécial (picot ou un antitop), en coup droit ou en revers ? Tournes-t’il sa raquette ?

  4. N’essaies pas de prendre de vitesse ton « adversaire bloqueur ». La vitesse est généralement sa force, car il prend la balle juste après le rebond. Mais, c’est aussi sa faiblesse, car il va commettre des fautes en voulant accélérer le jeu. De même, ne suis jamais le rythme imposé par le bloqueur. C’est pourquoi, tu dois varier la nature et la direction de tes topspins.

  5. Au service : dès le début, testes plusieurs types de services afin de voir ceux qui mettent le plus l’adversaire en difficulté. En général, ce sont les services rapides long et sans effet, dirigés en milieu de table, plein revers ou sortant en milieu de table revers. Tu peux aussi servir long sur le coup droit du bloqueur, qui n’est pas efficace en topspin. Dans tous les cas, évites de servir lifté ou coupé sur les picots longs, car ils renvoient des effets inversés qui vont te gêner pour prendre l’initiative en attaque.

  6. Les bloqueurs aiment recevoir des topspins pour effectuer des blocs rapides. C’est pourquoi, tu dois mettre moins d’effet dans tes tops pour recevoir des blocs plus lents. N’exécutes des topspins rapides que lorsque tu es presque assuré que la balle ne reviendra pas. En général, face à un « bloqueur picoteux », il est préférable de jouer à plat (des balles mortes) en poussettes et en attaques.

  7. Si le bloqueur joue toujours de son coté revers, essaies de jouer sur son coup droit et plus particulièrement à son coude.

  8. Si le bloqueur attaque, essaies de retourner de façon régulière et surtout en profondeur. Ton adversaire aura du mal à enchainer plusieurs coups successifs.

Dans tous les cas, contre un bloqueur, concentres-toi sur la régularité de tes coups, la profondeur et le placement de balle, en attendant l’occasion de conclure le point en prise d’initiative. Ainsi, tu obligeras ton adversaire à prendre des risques et à commettre des fautes.

3. LE JEU DE DEFENSE

Le jeu de défense consiste à provoquer la faute chez l'adversaire.
Il s'agit de remettre les coups offensifs de l'adversaire (topspin et frappe) le plus souvent possible afin que ce dernier finisse par commettre une faute. Mais, les défenseurs sont assez rares au plus haut niveau.

Les défenseurs jouent, en défense, loin de la table (de 1,5 à 3 m). Mais, Ils sont capables de prendre l'initiative et d'effectuer des coups offensifs efficaces, en topspin, contre tops et attaques. Notamment sur les retours de leurs services ou en contre-attaque du coup droit.

Saches qu’il existe 2 principaux types de défenseurs :

  1. Le défenseur « classique » dont le jeu est essentiellement basé sur la défense et qui attaque seulement lorsqu’il en a l’occasion (sur balle haute ou amortie).
  2. Le défenseur « moderne » qui défend essentiellement du revers et qui prend l’initiative en top et contre-top lorsque la balle lui arrive dans sa demi table coup droit.

3.1. LES TACTIQUES DU DEFENSEUR

Si tu pratiques ou souhaites pratiquer un style de jeu de défense, tu dois développer les qualités suivantes :

  1. Commettre très peu de fautes directes. Et avoir un bon touché de balles.
  2. Avoir l’esprit combatif et renvoyer la balle par tous les moyens nécessaires.
  3. Etre patient et travailler dur pour gagner chaque point.Et, surtout,nej amais abandonner.

Voici les principales tactiques que tu peux utiliser en tant que défenseur :

  1. En général, tu dois concéder l'initiative à tes adversaires dans le but de riposter à chacune de leurs attaques. Mais, pour cela, maitrises tous les coups de défense !
  2. Places tes balles à différents endroits de la table (si possible en profondeur), varies les effets coupés ou liftés et changes souvent de rythme, pour dérégler l’adversaire.
  3. Au service : exécutes des services mi-longs très coupés au corps ou sur le point faible de l'adversaire pour ne pas recevoir une attaque trop forte, d’entrée de jeu.
  4. En remise de service : sur service court, fais une poussette mi-longue coupée pour provoquer le démarrage en rotation ; sur service long : fais une poussette longue ou une défense coupée. Ou encore, un topspin frappé du coup droit pour surprendre.
  5. Coupes fortement tes balles, mais renvoies aussi quelques balles mortes.
  6. Fais durer l’échange et sois le plus régulier possible en tenant bien la balle, pour user ton adversaire physiquement et psychologiquement. En effet, beaucoup de joueurs sont incapables, émotionnellement, d’affronter un défenseur, car ils sont impatients et donc, commettent des fautes.
  7. Tentes ton adversaire pour qu'il prenne des risques.
  8. Prends l’initiative assez souvent, sur ton service et sur les balles sans consistance. Car, il faut que ton adversaire te craignes, pour le pousser à faire des erreurs.

3.2. LES TACTIQUES FACE A UN DEFENSEUR

En haut niveau, les défenseurs sont largement dominés par les attaquants.
En effet, les défenseurs laissent leurs adversaires les attaquer en premier, afin de jouer leur jeu. Ce qui les rend vulnérables.
Cependant, dans les niveaux intermédiaires, si tu veux battre un défenseur, tu devras user des quelques tactiques suivantes :

  1. Fais preuve de patience, plutôt que de puissance. C’est la meilleure façon de battre un défenseur. En effet, le succès d’un défenseur dépend exclusivement de tes fautes, surtout en prise d’initiative. Il te suffit donc de pousser régulièrement et d’attendre la bonne balle pour attaquer !

  2. Au service : exécutes des services, sans effet, courts ou longs en alternance. Ton adversaire aura du mal à se régler et à les remettre très coupés. Evites donc les services longs et liftés sur les picots car ceux-ci te reviendront très coupés !

  3. Varies en permanence ton jeu : tes effets, la longueur et le placement de tes topspins. L’objectif étant de dérégler le défenseur qui raffole des coups identiques et répétitifs.

  4. Multiplies les balles jouées au coude pour mettre ton adversaire en difficulté. Car, les défenseurs sont plus à l’aise sur les balles dirigées en diagonales. En jouant le plus souvent en milieu de table, tu obliges ton adversaire à choisir le coté de la raquette qu’il doit utiliser et tu rends ses coups moins efficaces.

  5. Fais bouger ton adversaire en profondeur (avant-arrière), plutôt que latéralement. Pour cela, tu dois alterner des balles courtes et longues. Par contre, si le défenseur est lent, tu peux jouer diagonalement en alternance.

  6. Attention aux amorties ! Elles sont efficaces lorsque l’adversaire est assez loin de la table. Mais l’amortie doit être bien exécutée (courte et basse), sinon le défenseur peut revenir pour t’agresser.

  7. Face à un défenseur qui attaque régulièrement après son service : joues comme si tu affrontais un attaquant classique. Et, après ta remise, appliques les tactiques ci-dessus, car, si ton adversaire n’a pas réussi à marqué le point, il se remettra en défense.

Sois très attentif aux retours sur revêtements spéciaux. La plupart des défenseurs utilisent des « raquettes combi » composées de revêtements backside (en coup droit) et d’anti-tops et de picots longs (en revers) qui permettent des coups de défense très gênants. Et en plus, ils tournent leur raquettes, donc, ne te fais pas avoir !

4. LES REVETEMENTS SPECIAUX

4.1. POURQUOI UTILISER DES REVETEMENTS SPECIAUX ?

De nombreux joueurs utilisent des revêtements spéciaux, pour les raisons pratiques et « plus ou moins tactiques » suivantes :

  1. Ces revêtements sont moins affectés par les effets imprimés par l’adversaire. Les revêtements anti-tops sont les plus insensibles aux effets, car ils les annihilent presque complètement. Cependant, les picots courts et des picots longs sont un peu plus sensibles aux effets, mais beaucoup moins que les revêtements « backsides ».

  2. Ils gênent l’adversaire. En effet, la grande majorité des joueurs de backsides, sont surpris par les retours de balles effectués avec des revêtements spéciaux. Certains, en ont même horreur ! En effet, une balle renvoyée avec un anti-top est « généralement molle et amortie », très rarement coupée ou liftée. Et, une balle renvoyée avec un picot long contient « un effet inverse de celui qui a été envoyé ».

  3. Les revêtement spéciaux sont particulièrement adaptés aux coups défensifs coupés et aux blocs (actifs et passifs).

Mais, les revêtements spéciaux présentent quelques inconvénients !
En effet, ils ne conviennent pas pour exécuter des topspins. Ils sont donc limités aux styles de jeu défensifs ou en contre-initiative. C’est pourquoi, le plus souvent, ces revêtements ne sont utilisés que sur une seule face de raquette (en général du coté revers). L’autre face comportant un revêtement « backside » qui permet un jeu d’attaque (raquettes combi).
Attention ! En cours d’échange, certains joueurs tournent rapidement leur raquette, ce qui leur permet de topspiner, avec le coté backside, pour tromper l’adversaire.
En outre, les picots demandent plus de temps d’adaptation, que les backsides, avant d’être maîtrisés par leurs utilisateurs.
NB. Les jeunes et les séniors utilisent rarement des revêtements spéciaux qui se cantonnent dans les catégories vétérans, où les styles de jeu d’attaque sont plus rares.

4.2. QUELLES SONT LES PARTICULARITES DES REVETEMENTS SPECIAUX ?

Il existe 3 grandes catégories de revêtements spéciaux : les picots courts, les picots longs et les anti-tops. Chacune de ces catégories ayant ses particularités, il est utile de les connaître pour adapter ton style de jeu, soit en utilisant des revêtements spéciaux, soit en affrontant un joueur qui les utilisent.

1. Les picots courts
Leurs picots sont tournés vers l’extérieur et ils sont plus larges que hauts (longueur). En général, ils sont directement collés sur le bois, sans la mousse. Ce type de revêtement est polyvalent, car il permet de pousser, défendre, lifter ou attaquer. Mais, même avec de la mousse, le topspin-rotation est très difficile à exécuter.
Les picots courts sont moins sensibles aux effets que les backsides ou que les picots longs. Mais, en contre partie, ils en émettent beaucoup moins.
Cependant, les effets émis par un picot court sont plus gênants que ceux renvoyés par un backside. Car, à cause des effets provoqués par la friction des picots extérieurs, la balle a tendance à flotter dans l’air. C’est pourquoi, il faut être vigilant et si possible attendre la dissipation de l’effet avant de jouer une balle provenant d’un picot court.
C’est dans cette catégories de picots courts que l’on trouve les « softs », qui sont collés sur de la mousse épaisse. Les « softs » sont des revêtements assez rapides qui permettent d’imprimer beaucoup d’effet (en lift) et d’attaquer efficacement.

2. Les picots longs

Leurs picots sont tournés vers l’extérieur et ils sont plus fins et plus hauts que larges. Ils peuvent être collés directement sur le bois ou sur une mousse plus ou moins épaisse. Ils permettent de pousser, défendre, bloquer et attaquer. Mais, ils ne permettent pas pas de topspiner.

Avec de la mousse, ils sont plus sensibles aux effets et peuvent générer eux-mêmes beaucoup d’effets.
Mais, la particularité des picots longs réside dans le fait qu’ils inversent l’effet émis par l’adversaire. Par exemple, un effet lifté envoyé par un backside sera transformé en effet coupé après avoir été joué sur le picot long. Selon le type de picot long (avec ou sans mousse), l’inversion des effets est plus ou moins prononcée.

C’est pourquoi, beaucoup de « joueurs backsides » éprouvent des difficultés contre des « joueurs picoteux ».

3. Les anti-tops

Leurs picots sont tournés vers l’intérieur et, à première vue, ils ressemblent aux revêtements « backsides ». Sauf, que contrairement aux revêtements « backside » qui peuvent imprimer beaucoup d’effets, les « anti-tops » n’émettent que très peu d’effets ou pas du tout.
Mais, en contrepartie, les revêtements anti-top sont carrément insensibles aux effets, car ils les annihilent. De plus, l’anti-top amortit la balle et la renvoie sans effet.
C’est justement ce qui pose des problèmes, car imprimer des effets coupés ou liftés contre des revêtements anti-tops est inefficace ! De plus, il est difficile de s’appuyer sur une balle morte.
Attention, aujourd’hui, il existe des types d’anti-tops qui permettent d’attaquer et de renvoyer des effets, comme les picots longs.

4.3. COMMENT JOUER SUR LES REVETEMENTS SPECIAUX ?

  • Avant la rencontre, tu dois savoir avec quel type de revêtement joue ton adversaire ? Avec un backside des 2 cotés ? Avec un picot court, un picot long ou un anti-top ? Sur une seule face ou sur les 2 faces ? Ton adversaire est obligé de te montrer sa raquette, si tu lui demandes !

  • Ensuite, retiens bien la couleur du coté picot ou de l’anti-top pour savoir avec quel revêtement ton adversaire va te renvoyer la balle. Si tu ne connais pas le revêtement de ton adversaire, testes-le pendant l’échauffement ou au début du match sur plusieurs types de coups. Sur chaque balle, fais très attention au coté de la raquette utilisé par ton adversaire. En général, le revêtement spécial est utilisé du coté revers, mais cela peutêtre le contraire.

  • Face à un adversaire qui vient de tourner sa raquette, vises le coté opposé, pour le surprendre à ton tour. Ce sera le coté où il sera le moins à l’aise pour jouer le coup qu’il se préparait à faire.

  • Au service : sur les revêtements spéciaux, le plus souvent, tu peux exécuter un service rapide sortant, sans effet, pour prendre l’initiative. Et, il est inutile d’imprimer un effet coupé ou lifté. Car, ton effet va te « revenir inversé » sur un picot long et il n’aura aucune efficacité sur l’anti-top.

  • Dans les échanges, quelque soit le type de revêtement spécial, il est important de maintenir une bonne longueur de balle. D’abord, pour t’octroyer un temps de réaction suffisant. Ensuite, parce ton adversaire ne peut pas démarrer en topspin avec son revêtement. Enfin, il aura plus de difficulté pour bloquer ou attaquer que sur les balles courtes. Il est aussi judicieux de varier la direction de tes coups, (dans les angles et en milieu de table), surtout si l’adversaire utilise essentiellement son revêtement spécial. Fais preuve de patience. La plupart des joueurs utilisant un revêtement spécial s’en servent plutôt pour défendre ou bloquer et attaquent peu avec. Tu peux donc centrer ton jeu et enfermer ton adversaire sur le coté du revêtement spécial, en attendant la bonne balle pour finir le point.

  • Sur l’anti-top, n’hésites pas à attaquer sur les bonnes balles, car elles manquent généralement de puissance et contiennent très peu d’effet.

  • Sur le picot long, essaies de tenir la balle en profondeur, joues en poussette en évitant de couper ou de lifter fortement et attends la bonne balle pour démarrer en attaque ou en topspin frappé. Si après le démarrage en top, la balle est difficile à attaquer, tu remets en poussette en portant la balle. Et, n’oublies pas de varier tes coups offensifs.

  • En dernier recours, si les revêtements spéciaux te posent trop de problèmes, arranges-toi pour faire jouer ton adversaire avec l’autre face de sa raquette, le plus souvent possible (Hum, en espérant que ce ne soit pas un backside, mieux maitrisé que le revêtement spécial !).